Un nouveau livre : LA BUICK ET LE SANGLIER
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Champs d'application, Démarche Saluto, Relations transgénérationnelles
- Date 31 janvier 2023
La Buick et le Sanglier
Comme vous allez vite le constater, ce livre que vous trouverez en pdf ou e-pub sur le site, est à rebrousse-poil de ce qui est habituellement publié au sujet des rapports familiaux, qu’ils soient inter- ou transgénérationnels : en effet, son propos n’est pas de regarder comment les traumatismes, les secrets et autres difficultés de nos aïeux, agissent dans notre vie, mais de découvrir dans l’intimité du lien que nous pouvons leur offrir, ce qui soigne le passé.
Nous ne nous intéresserons pas à ce que nos aïeux ont fait afin d’expliquer ce que nous vivons. Nous n’irons pas fouiller les secrets de famille, ni collecter les dates anniversaires. Nous ne partirons pas du principe que l’une ou l’autre des figures de notre lignée ait pu être à l’origine des troubles que nous rencontrons. Même s’il y a assurément des faits troublants qui se répètent, même s’il y a des corrélations, ce ne sera pas notre approche.
En effet, lorsque nous cherchons à aller mieux en remettant à nos aïeux des problèmes qui ne nous appartiendraient pas, nous nous perdons dans l’illusion d’une libération passant par la rupture d’un enchaînement. Nous agissons comme si la liberté que nous pourrions avoir de vivre notre vie, nécessitait l’absence de contraintes provenant des générations précédentes. En fait, ce faisant, nous avons de la liberté une idée toute conditionnelle – une liberté de vivre notre vie, dépendante de l’absence du poids du passé. Ça ne tient pas la route. Une liberté dépendante et conditionnelle, n’est qu’une illusion.
Si l’absence de liberté vient de ce que nous subissons les conséquences d’une situation, la liberté ne saurait procéder de la suppression de cette situation. Elle vient au contraire quand nous parvenons à nous placer non du côté des conséquences mais du côté des causes. Elle vient lorsque nous parvenons à nous placer à l’origine de cette situation. Quelle que soit la situation.
Cela ne signifie d’ailleurs pas que nous ayons à nous dire que nous sommes à l’origine de ce qui s’est passé, mais bien à l’origine de ce qui se passera à partir de maintenant.
Cela demande de reconsidérer la notion de responsabilité (que l’on confond trop souvent avec de la culpabilité). Car la question n’est alors pas de savoir quel problème dans notre arbre généalogique est responsable de notre tourment, mais bien de devenir nous-mêmes responsables de ce qui nous arrive. C’est-à-dire, d’en répondre.
Par ce retournement, la guérison peut survenir. Ainsi, il ne s’agira pas de découvrir ce que les aïeux ont vécu pour comprendre ce qui nous arrive, mais – étant à l’origine de ce que nous vivons -de remarquer que ce que nous sommes en train de vivre nous permet de mieux les comprendre, eux.
Et l’attention que cela demande, devient elle-même la ressource qui nous permet d’être acteur de notre vie. Comme nous le verrons, ce lien avec les aïeux, libère.
De façon à ce que ce sujet ne reste pas une théorie, j’ai choisi de l’introduire avec une histoire.
Elle met en scène, autour du narrateur, les quatre vieux de son enfance, ceux qui l’ont élevé, avec leurs qualités, leurs défauts, leurs aventures improbables. Ces quatre vieux sont assez pittoresques et pénibles, comme vous pourrez le constater.
Les épreuves que ces quatre vieux rencontrent, et la façon qu’ils ont de les traverser, ont cependant quelque chose de tellement universel que chacun d’entre nous pourrait se trouver une affinité élective avec l’un d’eux.
Nous en reparlerons, en deuxième partie de ce livre, lorsque vous aurez lu cette aventure.
Nous nous retrouverons pour aller plus loin. Nous évoquerons nos propres aïeux et les fonctions grands-parentales.
Chacun des quatre grands-parents, qu’on les ait connus ou pas, qu’on ait une affinité avec eux ou pas, ont en effet une fonction spécifique. Elle se révèle lorsque nous parvenons à nous lier à eux.
Et tandis que certains d’entre vous seront probablement tentés de s’exclamer, en pensant à leur famille Aïe, mes aïeux ! je vous proposerai une autre manière de les rencontrer.
Guillaume Lemonde
A ce sujet : G. Lemonde, Découvrir la Salutogénéalogie – Nos ancêtres comme ressource, Autoédition / demarchesaluto.com
Médecin, chercheur, développe et enseigne la démarche Saluto dans ses différents champs d'application. Après des études de médecine à Lyon, il découvre la pédagogie curative et la sociothérapie, alliant la pédagogie et la santé. Pour lui, la question de toujours est d’offrir l’espace et les moyens permettant à chacun de devenir acteur de sa vie. Il ouvre un cabinet en Allemagne où il poursuit ses recherches dans le cadre de l’éducation spécialisée, puis en Suisse.
À partir de l’étude des grands chapitres de la pathologie humaine, il met en évidence quatre étapes de la présence à soi et au monde (1995) et découvre et développe à partir de cette recherche la Salutogénéalogie (2007) et la démarche Saluto (2014).
Il donne des conférences et des séminaires de formation pour enseigner cette démarche.
Il est auteur de publications faisant état de ses travaux.
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2 Commentaires
Bonjour
Comme plus d’une personne j’ai moi aussi lu Aïe mes Aïeux, fait bien des démarches pour m’affranchir de tout ce que je méconnaissais du passé de mes aïeul(e)s et dont j’étais l’héritière élue…
Et je dis un merci pour tout cela, qui m’a permis d’être là maintenant réceptive à une manière plus fine et pleine d’avenir de considérer la vie qui se transmet.
Ainsi que cette nouvelle manière de concevoir, de percevoir et de ressentir ce magnifique travail que vous partagez.
Les découvertes ont-elles besoin de s’affirmer dans leur vérité en dénonçant les vérités qui les ont précédées et qui du coup sont désormais considérées comme erronées? N’est-on pas en plein dans le vif du sujet ?
Un seul chemin, avec des présents qui se succèdent dans leurs vérités respectives : La vérité passée a généré le présent, grâce à elle je peux accéder à une vérité nouvelle qui me propulse dans le futur.
Cordialement
Anne LEBRUN
Absolument en accord avec votre message. J’ai moi aussi, avec bonheur, lu “Aïe mes aïeux”. Le chemin qu’il m’a permis est décrit dans “Découvrir la Salutogénéalogie. Nos grands-parents comme ressource”.
Il m’importe non pas de dénoncer le travail d’Anne Schüzenberger, mais de proposer un tout autre point de vue.
Bien à vous
Guillaume Lemonde