C. G. JUNG: un danger majeur pour l’homme émane de la masse.
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Démarche Saluto, Psychologie (Saluto Psychologie)
- Date 22 février 2022
Jung : UN DANGER MAJEUR POUR L’HOMME ÉMANE DE LA MASSE
(…) un danger majeur pour l’homme émane de la masse, au sein de laquelle les effets de l’inconscient s’accumulent, bâillonnant alors, étouffant les instances raisonnables de la conscience. Toute organisation de masse constitue un danger latent, au même titre qu’un entassement de dynamite. Car il s’en dégage des effets que personne n’a voulu, mais que personne n’est en état de suspendre !
C.G. Jung, épilogue de «L’homme à la découverte de son âme », 1944 (éd. Albin Michel 1987, p. 333-334)
Note de lecture :
Il y aurait une distinction à faire entre le collectif et la masse, quoique la plupart du temps, l’un et l’autre sont équivalents.
Pour certaines personnes le collectif est l’expression d’un idéal réalisé. Celui du lien, de la fraternité, du partage, du soin porté à l’altérité, etc. Un idéal noble, transcendant l’égoïsme premier de chacun, une ouverture à plus grand que soi.
- Mais si le collectif est là pour donner du courage face à l’adversité, alors, c’est ce qui en moi n’a pas de courage qui s’y adonne. Cette part de moi y trouve de quoi se sentir plus forte. On est toujours plus forts à plusieurs, n’est-ce pas ? Le collectif devient la masse qu’évoque Jung et qui prend le pouvoir sur moi, qui n’ai pas le courage d’un engagement solitaire (c’est-à-dire capable de répondre entièrement d’un projet à la mesure de ce que je peux tenir moi-même). La masse ne sait pas ce qu’est l’engagement. La masse n’est pas un individu. Or l’engagement est une affaire individuelle, qui fait des obstacles des opportunités, pour laisser advenir pas à pas l’objectif que l’on porte. Chaque individu peut être rejoint par d’autres et former un collectif, à condition que chacun puisse répondre soi-même de ce qu’il porte… Sinon la masse prend le dessus et butte contre les obstacles qu’elle rencontre avec furie. Les mouvements de foule sont de cet ordre-là.
- Si le collectif est là pour nourrir le sentiment d’appartenance à une belle et noble chose donnant du sens à l’existence et faisant que la vie est belle, alors, c’est que j’ai besoin de cette appartenance pour que la vie ait du sens et qu’elle soit belle. Le collectif devient une masse supposée me donner confiance en la vie. Je me remets en elle, car elle me donne de l’espoir. Or la confiance est précisément cette activité qui n’attend rien en particulier et qui ne connait donc ni l’espoir, ni le fatalisme.
Dans la masse vivent les espoirs et le fatalisme de chacun.
Les peurs et les haines. Peur que les espoirs ne soient réalisés et haine de ce qui pourrait empêcher que les espoirs se réalisent. En faisant monter chez les gens de la haine et de la peur, vous les noyez dans une masse anonyme. Ils deviennent cette masse qui n’a pas confiance et qui dévore ceux qui représentent un danger pour leurs espoirs.
La masse est l’ombre de ce qui en chacun pourrait se tenir dans l’adversité.
Elle est l’ombre de notre vaillance et de notre confiance. Elle est l’ombre de ce qui en nous pourrait se tenir seul face à l’obstacle et seul dans la vie, découvrant ainsi l’endroit à partir duquel il devient possible d’aller vers l’autre plutôt que de se fondre avec lui dans une masse.
Découvrant l’endroit à partir duquel il devient possible d’accueillir tous les possibles et de communier avec plus grand que soi, plutôt que de se fondre dans un tout anonyme.
Guillaume Lemonde
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