J.W. VON GOETHE : « Mon application à voir les choses comme elles sont… »
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Exercices pratiques, Présence et attention, Psychologie (Saluto Psychologie)
- Date 13 juillet 2021
L’originalité de la démarche Saluto est de donner les moyens de percevoir l’origine des difficultés rencontrées, non dans des causes passées à résoudre, mais dans la nécessité de faire advenir des ressources permettant de jouer librement avec ce qui se présente. Caractériser, identifier ces ressources fondamentales encore à venir et permettre d’exercer à les rendre présentes, est au centre de son expertise.
« Mon application à voir et à enregistrer les choses comme elles sont, […] à me laisser instruire par mes yeux, mon éloignement absolu de toute prétention, me servent de nouveau à merveille, et me font goûter en silence une grande félicité. Tous les jours, un nouvel objet digne de remarque, tous les jours des images vives, grandes, singulières, et un ensemble auquel on pense et l’on rêve longtemps, sans que jamais l’imagination puisse l’atteindre. »
Johann Wolfgang von Goethe, Le voyage en Italie, traduction de Jacques Porchat, Paris, 2003.
Notes de lecture :
enregistrer les choses comme elles sont… Comment s’y prend-t-on pour enregistrer les choses comme elles sont ? Comment s’y prend-t-on pour ne pas percevoir simplement ce que l’on reconnait, mais ce qui est. Cela demande bien-sûr une attention toute particulière : une attention portée à ce qui est et non aux pensées qui s’imposent au grès de ce que l’on perçoit.
En fait, des pensées accompagnent toujours nos perceptions. Elles s’imposent et s’enchainent au point qu’il est difficile de ne pas les suivre, à moins de ne pas enchainer les perceptions elles-mêmes : si, au lieu de passer d’un détail à un autre et de focaliser sur chacun d’eux, on procédait autrement…
Plutôt que de passer d’un détail à l’autre, il devrait être possible de conserver de chaque détail une trace, un souvenir, comme si chacun d’eux avait laissé sur la toile de notre regard intérieur une empreinte. Tout en focalisant sur une partie, on serait attentif de laisser résonner dans le même tableau ce qui aurait été perçu juste avant. C’est comme si on gardait le tableau général tout en focalisant sur chaque partie. Comme si on focalisait sur toutes les parties en même temps.
Cette qualité d’attention est silencieuse. C’est très probablement celle qu’évoque Goethe. Plus aucune pensée ne vient juger ce qui est perçu. Ce qui est perçu l’est pour soi-même. On touche, par cette qualité d’attention à ce que l’on peut nommer la contemplation.
Un exemple d’exercice de contemplation en suivant ce lien.
G. Lemonde
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