LE GRAND DANGER DU GUIDE SUPRÊME
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Actualité, Articles, Le Je, Présence et attention, Psychologie (Saluto Psychologie), Temporalité
- Date 3 septembre 2021
Dr Faustus – Rembrandt (1606-69)
L’originalité de la démarche Saluto est de donner les moyens de percevoir l’origine des difficultés rencontrées, non dans des causes passées à résoudre, mais dans la nécessité de faire advenir des ressources permettant de jouer librement avec ce qui se présente. Caractériser, identifier ces ressources fondamentales encore à venir et permettre d’exercer à les rendre présentes, est au centre de son expertise.
Le grand danger du guide suprême, c’est ce dont je voudrais parler ici…
Beaucoup de gens me disent : « on n’y comprend rien ! »
Un coup les masques ne servent à rien, un autre coup ils deviennent obligatoires. Des médecins disent ceci tandis que d’autres disent cela. Les traitements, les vaccins, les mesures… On dit blanc, on dit noir. Le pompon, c’est d’entendre certains affirmer qu’il faille protéger les gens vaccinés des non-vaccinés !
Mais arrêtons là. L’objet de ce texte n’est pas de relever les incohérences. L’objet de ce texte, c’est d’évoquer, à l’occasion de ce qui nous occupe aujourd’hui collectivement, un danger qui nous guette et qui est bien plus grand que tout ce que l’on peut imaginer. Un danger qui n’est pas encore actuel mais qui est lisible dans ce qui se passe, comme s’il déposait déjà aujourd’hui sa marque dans ce que nous vivons.
Si je vous parle d’un danger à venir, vous chercherez peut-être dans un passé plus ou moins proche de quoi nourrir la compréhension de ce qui se prépare.
Et c’est sans peine que vous pourrez laisser les lignes de forces existant aujourd’hui aboutir au pire scénario d’un film de science-fiction.
Cela rejoint ce que Laplace disait : « Nous devons (…) envisager l’état présent de l’univers comme l’effet de son état antérieur, et comme la cause de celui qui va suivre.
Une intelligence qui pour un instant donné connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, si d’ailleurs elle était assez vaste pour soumettre ses données à l’analyse, embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l’univers et ceux du plus léger atome : rien ne serait incertain pour elle, et l’avenir comme le passé serait présent à ses yeux.»[1]
Mais ce n’est pas en regardant le passé que l’on comprend le grand danger qui nous guette.
C’est en regardant ce qui vient de l’avenir.
En regardant le passé on voit le contexte. Par exemple, on comprend, lorsque l’on regarde un théâtre, comment il a été bâti. Le contexte dans lequel viendra jouer un acteur est à comprendre en se penchant sur l’histoire du lieu.
Mais le théâtre, ce contexte pour le jeu de l’acteur, est explicable également depuis l’avenir : c’est parce qu’un jour un acteur viendra jouer ici que l’on a bâti un théâtre. L’acteur s’approche depuis l’avenir. Un jour il viendra… Il s’approche depuis l’avenir et ce qu’il fera ne peut pas être présupposé depuis le passé.
Ce que l’on peut prévoir, c’est ce qui vient du passé : quand on comprend les êtres humains à partir de la pensée de Laplace on voit ce que chacun à d’«explicable» à partir de ce qui l’a précédé. Le code génétique, l’instruction, le milieu social, etc. détermineraient tout ce que nous faisons à chaque instant. On pourrait par exemple mouliner des données nous concernant pour réaliser le rêve de Laplace et savoir avec une haute probabilité ce que nous allons acheter dans les trois jours qui viennent. Des machines algorithmiques y parviennent déjà assez bien.
Mais ce point de vue ne peut pas prendre en compte ce qui ne répond pas aux enchainements de causes à effets. Par exemple, il ne prend pas en compte ce qui peut se tenir devant la peur sans avoir à la calmer à tout prix ou ce qui peut renoncer à assouvir la haine.
Cet endroit, non déterminé par les enchainements de cause à effet, est un endroit de liberté et se trouve forcément hors de tout enchainement de causes à effets : il ne s’explique donc pas d’après le passé ; pas d’après l’instruction que l’on a reçue, ni d’après la biologie, ni rien du tout.
Quand on s’éveille à cet endroit à partir duquel il est possible de jouer librement et d’improviser avec le contexte qui nous est donné, on comprend que les crises n’éveillent pas les gens. L’éveil n’étant pas explicable depuis le passé, n’attendez pas que des problèmes s’accumulent pour voir des gens s’éveiller en conséquence.
Les crises n’éveillent pas ; elles révèlent seulement un contexte dans lequel chacun est appelé à s’éveiller.
REVENONS MAINTENANT AU DANGER QUI POURRAIT SE PRÉSENTER
Quand l’acteur n’est pas présent à lui-même (c’est-à-dire quand il se voit victime des circonstances et ne parvient pas à improviser avec elles), il se croit le jouet des événements. Il leur est livré et cherche un sauveur qui l’en délivrera ! Il cherche un guide. Il s’en remet au gouvernement de son pays, aux avis de grands professeurs, ou de quiconque pouvant le rassurer.
En fait, là où il pourrait être présent, se tient l’ombre de lui-même, l’ombre de ce qui chez lui est mécaniquement en train de réagir à la peur ou à la haine.
Imaginez maintenant une crise qui concernerait tout le monde. Chacun serait concerné par cette crise. Imaginez qu’il y ait suffisamment de gens désespérés pour que l’ombre d’eux-mêmes grandisse encore.
Alors pourrait venir un jour où quelqu’un parlerait à partir de cette ombre grande comme l’humanité. C’est là le danger qui nous guette : un sauveur qui viendrait apporter à l’humanité les solutions pour sortir de l’inextricable crise dans laquelle nous seront tombés. Une crise sanitaire, économique, politique, culturelle (ou il n’est plus possible de s’exprimer sans que quelqu’un quelque part se sente offensé), spirituelle, etc.
Ce serait le sauveur, le guide suprême. Et la grande majorité des gens l’écouteraient et le suivraient (bien mieux encore qu’ils ne suivent les injonctions de leur gouvernement).
Et ce serait un danger, car soyez sûrs que si un jour un tel être devait apparaitre, promettant le bonheur, la paix, la santé… pour les raisons que je viens de développer, ce ne pourrait être qu’en posant les bases d’une société dans laquelle il n’y aurait pas d’acteurs. Juste des figurants qui réagiraient à ce qui leur serait demandé.
Il n’y aurait pas de libre-arbitre, juste une foule anonyme.
Tout serait bien contrôlé. La sécurité, rassurante, serait absolue.
Quand on est libre, on se place à la cause de soi-même (comme l’acteur en train d’improviser avec ce qu’il a à disposition). On n’attend pas de sauveur !!!
Tant que l’on n’est pas éveillé à cet espace de liberté, on est dépendant des circonstances et on cherche qui pourra nous en libérer. On cherche qui pourra nous rassurer, nous redonner espoir.
Mais, en même temps, cette société de non-liberté sera exactement (est déjà) le contexte dans lequel il nous sera demandé d’improviser.
On se sent aujourd’hui contraint dans notre liberté. Je puis vous assurer que cela va non seulement continuer mais aussi s’aggraver.
Souvenez-vous de la métaphore du théâtre: n’oubliez pas que l’acteur qui apprend à s’éveiller à son jeu et à improviser avec ce qui l’entoure pour donner le meilleur de lui-même, l’acteur que nous sommes appelés à être chacun dans le décor de notre vie, est la raison pour laquelle le théâtre se met en place. C’est parce que nous avons à nous éveiller que les conditions de cet éveil se mettent en place.
C’est pourquoi, même s’il constitue un danger, le guide suprême qui pourrait un jour venir et brandir je ne sais quel machine, substance ou mesure pour nous sauver, pourrait bien perdre à la fin : il perd d’ailleurs d’ores et déjà à chaque fois que l’un d’entre nous, ne serait-ce que pour un instant, se tourne librement vers un autre pour lui apporter le meilleur de lui-même. Librement, c’est-à-dire à partir de cet endroit où l’on peut agir sans répondre à la peur ou la haine.
Aucune circonstance ne peut empêcher cette liberté ! Les circonstances sont là pour nous faire croire que la liberté est impossible, mais, si on regarde ça depuis l’avenir, elles sont également là pour nous offrir d’avoir à faire des choix, à l’occasion desquels on peut découvrir que la liberté est possible !
Bien à vous
Guillaume Lemonde
[1]Pierre-Simon Laplace, Essai philosophiques sur les probabilités, Courcier, 1814, p. 2-3.
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3 Commentaires
Merci, je souhaite approfondir la publication
Bonjour, si vous le voulez, je me tiens à votre disposition.
Salut Guillaume,
Super article. Totalement d’accord avec toi. Le seul paradoxe que je perçois, c’est d’encourager les gens à la « liberté » et au « libre arbitre » alors qu’ils n’ont pas été éduqués à la critique constructive (donc à la liberté et au libre arbitre), qu’ils répondent naturellement aux phénomènes de groupe (ils suivent), que s’ils osent ne pas suivre on les contraints, qu’ils sont manipulés et parasités par le trop et les fausses d informations, qu’ils sont en situation de panique (qui réfléchi correctement dans la panique?), qu’ils ne savent même plus ce qu’est la vie ou la nature (enfin ce qu’il en reste) et j’en passe.
Alors le « sauveur » dont tu parles est déjà là.. dans le sacro saint scientifique capitaliste. Et l’intelligence de nos maîtres est de nous laisser nous entretuer parmi (nous ne sommes qu’à un pas).
Peut-être que lever les yeux du guidon (pardon des écrans) serait judicieux. Sortir de l’égocentrisme, l’égoïsme et de l’indifférence aussi (personne n’en a jamais rien eu à faire du tiers monde, de ses vraies épidémies et de sa famine). Remettre les pieds sur terre en réfléchissant aux vraies motivations du problème qui n’en est pas un : cette épidémie.
Le riche capitaliste ne poursuit qu’un seul but: l’extermination des pauvres. Depuis l’industrialisation leur problème est que nous sommes beaucoup trop et de surcroit avec beaucoup trop de libertés (enfin si on peut appeler ca comme ca). On nous a forcé à nous nourrir de produits toxiques (pollution, produits chimiques) afin de nous tuer et au passage les enrichir avec nos maladies. Mais l’humain est à l’image de la nature il me meurt pas facilement. Que faire alors pour réduire la surpopulation gênante qu’ils ont eux-mêmes provoqués? Personnellement, je vous mets mes deux mains à couper que ce produit que vous appelez tous « vaccin » va rendre la population stérile. Ainsi, on réduit la population, on continue à nous assassiner à petit feu et d’ici quelques années il ne restera plus que des riches et leurs super machines. N’oublions pas qu’une machine est faite par l’humain et donc est imparfaite (faillible). Mais surtout, elle ne nourrit aucun organisme vivant: donc aucun humain. Alors au lieu de penser à sauver la planète (qui n’a pas besoin de nous pour vivre) peut-être que penser à sauver nos enfants serait plus important. Car « la planète ne nous a pas été léguée par nos ancêtres, elle nous est prêtée par nos enfants » (Bernard Werber)
Mais bon, je dis ca. Je dis rien.
Tout de bon à vous