LES ÉPREUVES SONT LES OMBRES PORTÉES DE RESSOURCES À VENIR
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Démarche Saluto, Psychologie (Saluto Psychologie), Temporalité
- Date 8 février 2022
LES ÉPREUVES SONT LES OMBRES PORTÉES DE RESSOURCES À VENIR
Les épreuves que nous traversons, les moments difficiles qui se présentent, enferment en leur sein des trésors d’abord imperceptibles. Ces trésors, on les découvrira plus tard, quand on se retournera sur ce qui aura été vécu. On regardera le chemin parcouru et dans le souvenir de ce qui était, on prendra la mesure de ce qui est advenu. Une ressource que l’on n’avait pas à l’époque, sera devenue nôtre avec le temps. Sans doute l’aurons-nous exercée en traversant l’épreuve. Mais nous n’en aurons pas eu conscience sur le moment. Ce n’est qu’après coup, que nous le remarquerons.
Les épreuves enferment des trésors qui se présentent à l’heure du bilan, mais que jamais nous ne pouvons imaginer au moment le plus sombre.
Dans la tempête, par exemple, le marin déstabilisé s’agrippe à ce qu’il peut. Ce n’est que bien plus tard, après des années d’expériences, qu’il se découvre une stabilité, un équilibre qui lui manquaient alors. Un équilibre qui fera des prochaines tempêtes des moments plus simples à vivre que lorsqu’il était jeune matelot et soumis au mal de mer.
AINSI, LES ÉPREUVES QUE L’ON TRAVERSE SONT LES OMBRES PORTÉES DE RESSOURCES QUE L’ON CHERCHE.
En devenant présentes, elles changent l’épreuve en une simple péripétie. C’est parce qu’elles ont à devenir présentes que nos épreuves ne sont pas de simples péripéties… Autrement dit, les ressources que l’on cherche sont, dans l’avenir, la raison des épreuves que l’on traverse.
Mais comme nous n’en avons pas conscience, c’est depuis le passé que nous cherchons à expliquer nos épreuves.
– Pourtant, si, par exemple, une rupture sentimentale nous chamboule, ce n’est pas parce qu’un précédent est à découvrir dans notre passé… ce n’est pas parce que l’enfance a peut-être été le terrain de je ne sais quel traumatisme, mais parce qu’une stabilité intérieure nous manque encore et s’approche depuis l’autre côté. La stabilité que nous avons à rendre présente est, dans l’avenir, la cause de notre naufrage sentimental.
Alors comment exercer la stabilité intérieure ? Comment la rendre présente ?
Remarque : il est toujours possible de trouver des traumatismes ou des manques faisant le lit des épreuves que nous traversons. Mais ces traumatismes ou ces manques que nous avons vécus, ont été vécus de façon traumatique justement parce qu’une ressource, essentielle pour les traverser, était encore à découvrir.
Bien-sûr, comme les enfants ne peuvent pas encore se saisir de ces ressources, ils sont complètement livrés à ce que les adultes leur font. De fait, l’enfance est « traumatisable »… Mais l’adulte que nous sommes devenus, quelle que soit l’enfance traversée, peut être amené à découvrir et à exercer ce qui permet de guérir les traumatismes passés.
Poursuivons…
– Si le désordre du monde, le chaos des perceptions nous envahissent, si nous ne savons plus où donner de la tête quand l’agenda est plein, ce n’est pas parce qu’il y a trop à faire, mais parce que nous manque la juste mesure qui permet de garder une vue d’ensemble plutôt que de passer d’une information à l’autre. Nous courrons d’une information à la suivante, essayant de les traiter le plus efficacement possible pour enfin pouvoir avoir du temps, alors que c’est la profondeur, par laquelle on prend le temps de percevoir l’ensemble, qui nous manque. Du coup, plus rien n’a de perspective, il n’y a plus de hiérarchisation et nous nous retrouvons dans un monde où toutes les informations sont sur le même plan.
Alors comment exercer la profondeur intérieure ? Comment la rendre présente ?
– Si un obstacle se dresse sur notre chemin et vient empêcher notre projet, ce n’est pas parce que je ne sais qui nous met des bâtons dans les roues. Certes, quelqu’un, par ses choix, peut bien être à l’origine de notre déconvenue, mais la cause du blocage est à chercher dans l’avenir. Elle est à chercher dans notre difficulté à garder notre projet en conscience et de ne pas nous projeter dans un résultat. C’est notre projection qui est déçue par l’obstacle. Le projet, lui, reste le même si nous sommes attentifs à ne pas l’abandonner et à choisir le prochain pas. Avancer pas à pas et ne pas oublier que le projet est entièrement contenu dans chacun des pas que l’on pose, telle est la ressource à découvrir lorsqu’un obstacle se dresse.
Alors comment exercer la persévérance du pas à pas ? Comment trouver ce courage qui nait de ce pas à pas ? Comment le rendre présent ?
– Si un évènement malheureux se présente et vient assombrir la vie, donnant peut-être même l’impression qu’elle n’a plus de goût, ce n’est pas parce que ça s’est mal goupillé, mais parce qu’il nous est difficile de nous ouvrir à tous les possibles. Notre ouverture à l’avenir est tellement sélective que tout ce qui ne rentre pas dans nos canons, nos critères, nos valeurs, est repoussé. Du coup nous restons avec ce que nous connaissons et redoutons que ce que nous connaissons soit remis en question.
Alors comment exercer cette ouverture à tous les possibles ? Comment la rendre présente ?
S’il était possible pour un éducateur, un médecin, un psychologue… de percevoir, en toute situation, la ressource à venir qui leur serait à eux-mêmes nécessaire d’exercer pour aller à la rencontre d’une situation difficile avec un élève, un patient, un client… s’ils l’exerçaient vraiment, ils auraient, comme le marin découvrant la stabilité dans la tempête, de quoi rencontrer les tempêtes de leur quotidien plus sereinement.
Et de la même façon, ils pourraient discerner les enjeux propres à leur élève, leur patient, leur client et devenir créatif pour les aider à aller mieux.
Tel est le sujet de la démarche Saluto. Percevoir et exercer les ressources à venir que l’on est appelé à rendre présentes.
Vous pouvez vous informer en suivant ce lien.
Bien à vous
Guillaume Lemonde
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1 commentaire
« dans le souvenir de ce qui était, on prendra la mesure de ce qui est advenu », m’interpelle.
Le marin devrait-il attendre (pour se rendre compte) au lieu de tendre, et dans l’instant, vers une conscience qui est, puisque déjà elle pousse dans ses tripes ?
Même s’il en vomit, le marin peut-il, en même temps qu’il est déstabilisé, prendre conscience qu’ :
– il n’a pas encore une stabilité et une flexibilité suffisante
– il est donc déjà en train de l’acquérir ; en tout cas il tend à ça…
« L’âme de conscience » (tendrement ?) serait-elle comme cette lame de fond qui déstabilise le marin pour lui faire prendre conscience qu’il est juste déstabilisé, une espèce de spontanéité -conscience à laquelle il ne faut pas s’accrocher pour lui permettre de continuer d’être conscience de l’instant – et exister ?
Dans la spirale dynamique de monsieur Clare Graves, cette conscience spontanée (courageuse) serait le commencement de la deuxième boucle ?
Nous parler de la spirale dynamique dans un prochain article Guillaume, ça te fait envie ?
Parce que moi oui (-: