LA PEUR NE PEUT SE PASSER DE L’ESPOIR, NI L’ESPOIR DE LA PEUR
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Démarche Saluto, Exercices pratiques
- Date 18 avril 2023
LA PEUR NE PEUT SE PASSER DE L’ESPOIR, NI L’ESPOIR DE LA PEUR (Spinoza)
L’espoir et la peur entretiennent ensemble un rapport paradoxal : c’est parce que nous avons peur que la situation actuelle pourrait ne jamais changer, que nous espérons un changement. Et c’est également parce que nous plaçons beaucoup d’espoirs dans le changement de cette situation, que nous avons peur qu’elle perdure… C’est un peu comme avec la poule et l’œuf… Qui est le premier, la poule ou l’œuf ? La peur ou l’espoir ?
En fait, les deux sont concomitants parce qu’identiques. La peur et l’espoir sont de même nature. D’ailleurs, le mot latin speres, qui est à l’origine du mot espérer, signifiait pour Cicéron : appréhender, craindre par avance, redouter…
Remarque :
L’espoir est du côté de la peur, tandis que la confiance passe à travers.
L’espoir n’est pas à confondre avec la confiance. Il y a dans l’espoir l’enjeu passif d’une vie meilleure. Dans la confiance, une activité qui n’attend rien de spécifique et qui donc est ouverte à tous les possibles.
De plus, la passivité de l’espoir demande un effort énorme. Celui d’attendre. Alors que l’activité de la confiance ne coûte rien. Elle a la simplicité de la présence.
Exercice :
Prenez le temps d’identifier ce qui vous donne de l’espoir, identifier ces choses sensés rendre votre vie meilleure si elles se réalisaient. Dans un premier temps, projetez-vous dans ce futur espéré et prenez le temps de sentir comment cet espoir résonne en vous. Ressentez le goût que cela a, lorsqu’on se dit que cette chose que l’on attend, est accomplie et réelle.
Prenez ensuite le temps de retourner dans le passé et de ressentir l’inverse : cette chose qui me donne de l’espoir n’est pas. Elle n’existe pas. Prenez le temps de sentir comment cela résonne en vous. Ressentez le goût que cela a, lorsqu’on se dit que cette chose n’existe pas.
Alors, ayant bien senti les deux côtés, prenez le temps de vous souvenir des deux expériences en même temps. Tenez-vous entre les deux. Devenez témoin des deux en même temps. Ne réfléchissez pas à ce sujet : ressentez simplement les deux expériences en même temps.
Vous allez faire l’expérience du présent. Au présent, on fait l’expérience que tout est en ordre. On découvre dans l’activité que demande cet exercice, notre propre activité qui s’éveille. Et cet éveil est paisible. Il n’attend rien. Il est.
Bien à vous
Guillaume Lemonde
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1 commentaire
C’est tout-à-fait comme tu le décris.
Merci pour la justesse et la clarté de ces pensées.