LES BONNES RÉSOLUTIONS POUR LA NOUVELLE ANNÉE
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Démarche Saluto, Temporalité
- Date 6 janvier 2023
LES BONNES RÉSOLUTIONS POUR LA NOUVELLE ANNÉE
Avec l’année nouvelle, s’ouvre une nouvelle page. On dit adieu à ce qui a été, on accueille un terrain vierge. C’est du moins l’impression que cela peut donner…
Pour certains, cela se fait avec un compte à rebours, des feux d’artifice et des bulles de champagne. On fait le bilan de l’année et, en même temps, on formule des voeux. Bref, lorsque sonne minuit et que l’on s’embrasse sous le gui, on se tient un instant entre le passé et l’avenir. Comme dit, c’est l’impression que cela donne, puisqu’en réalité, nous nous tenons à chaque moment de notre vie entre le passé et l’avenir. Mais passons… Le calendrier qui change est là pour nous rappeler qu’un nouveau cycle commence. Il nous place dans une conscience circulaire du temps : comme si le temps avec un nouvel agenda tout neuf, repartait à zéro le 1er de l’an.
Or nous savons bien qu’il ne repart pas à zéro. Seul le changement de calendrier nous en donne l’illusion ; tout comme nous pouvons avoir l’illusion, à plus petite échelle que nous recommençons chaque jour le même travail, la même routine et finalement le même ennui.
Le temps circulaire est le temps de l’ennui, un temps qui n’a pas de sens. Il tourne en rond.
C’est pourquoi, le fait même de fêter la nouvelle année nous fait toucher intimement au besoin de ne pas tourner en rond et de trouver du sens ou une orientation ou de nouveaux projets…
Cette fête, en nous plaçant dans l’illusion d’un temps circulaire, invite à chercher comment donner de la valeur à l’existence, qui semble ne pas en avoir elle-même. On pense devoir faire des choses pour qu’elle en ait. C’est pourquoi on serait peut-être déçu si la fête du nouvel an n’était pas réussie. On espère également que les vacances à venir seront belles… Les fêtes, les vacances sont comme des phares dans une existence un peu terne. Il ne faudrait pas les rater.
Et c’est très bien comme ça. Je ne suis pas en train de dire que de se réjouir d’une fête ou de vacances prochaines serait un problème, je dis seulement que ces événements prennent une valeur toute particulière lorsque l’existence semble tourner en rond. De même, les pratiques ou les possessions qui peuvent donner de l’espoir prennent une valeur toute particulière. Elles permettent de se projeter plus loin sans avoir peur. Elles rassurent. De même, la perspective de devenir une meilleure version de soi-même. Cette perspective donne du sens à l’existence.
Ainsi, la fête de la Saint Silvestre, en nous plaçant dans l’illusion d’un temps circulaire, peut donner envie de formuler des résolutions pour l’année qui s’en vient. Quand on vit le temps qui passe d’une manière circulaire, à moins de s’être complètement noyé dans une routine abrutissante, on cherche une bouée. C’est pourquoi on peut aspirer à devenir une meilleure version de soi-même.
Tout ça est très bien.
Pour ma part, j’aime fêter ce passage.
Il est l’occasion, non pas de faire un bilan et de prendre des résolutions pour améliorer la suite, mais juste de remercier pour ce qui a été. Tout ce qui a été. La vie est bonne, quoi qu’on puisse en penser. Ce qui arrive, même si cela ne nous fait pas plaisir, est arrivé quand même. Refuser, repousser ce qui est arrivé, c’est refuser et repousser la vie qui nous a offert de vivre cela. Peut-être m’étais-je identifié à certaines perspectives mais la réalité a été autre que ce que j’aurais aimé… Ce que j’aimerais n’est pas ce autour de quoi l’univers gravite.
Ainsi, à l’occasion de cette fête du nouvel an, je me trouve à la fin d’une période d’un an et au début d’une autre. Je me trouve avec un certain sentiment qui monte lorsque je me souviens de l’année écoulée et un autre sentiment qui monte lorsque j’envisage la prochaine. Je n’ai pas à juger de ces sentiments. Si je juge ces sentiments pour prendre immédiatement des mesures, je reste identifié à ce que j’aurais aimé, loin de la réalité qui me propose autre chose. Si je parviens à rester avec ces sentiments et à vivre tout à la fois ceux qui montent lorsque je me souviens de l’année écoulée et ceux qui montent en envisageant la prochaine, je peux découvrir, entre les deux, un espace paisible à partir duquel la vie se propose pour ce qu’elle est : elle est bonne. Tout est en ordre. Et alors, en me souvenant de l’année écoulée, des moments heureux mais aussi des moments tragiques, je ne peux que dire merci.
Le jour de l’an est une invitation à la gratitude.
Rien de béat dans cette disposition. La gratitude naît de la confiance qui est elle-même une activité toute particulière, celle de ne rien attendre de particulier. En n’attendant rien de particulier et en étant pourtant complètement engagé pour les projets que l’on porte, avançant pas à pas, sans se faire d’images du résultat, on parcourt un chemin ouvert à l’avenir : c’est ce que l’on porte qui s’approche de nous à mesure que l’on dégage le chemin et non pas nous qui avons à nous efforcer de rendre concret ce que l’on porte.
Sur ces mots, je vous souhaite de vivre l’année qui s’en vient, quelles que soient les épreuves qui nous attendent, avec cette gratitude de chaque instant.
Guillaume Lemonde
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1 commentaire
Merci Guillaume, vous de même!
Votre texte reflète la réflexion que j’ai eu les 31 déc et 1er janvier derniers. Nous sommes toujours à accueillir et vivre pleinement un nouvel instant présent. Jamais devant un mois ou une année entière à venir et une à fermer.
Gratitude envers la vie 🙏