L’ÉCUEIL DU COMPLOTISME

J’aimerais devancer les inévitables remarques qui seront faites au sujet de ce post. Il est pour moi évident que des complots se trament en bien des endroits. Il est également évident qu’un bon complot est secret et que l’on ne peut en parler qu’au moment où il est trop tard de le faire.

Si j’ai intitulé ce post “l’écueil du complotisme”, c’est bien que je ne vais pas évoquer les complots, mais le complotisme. Or, qu’est-ce que le complotisme ? Ce n’est pas d’affirmer l’existence de complots, mais de croire que les débusquer puisse servir à quelque chose…

La question que je veux soulever ainsi est celle de la responsabilité : de quoi puis-je répondre ? Quels sont les sujets dont je peux répondre, c’est à dire pour lesquels je peux entièrement m’engager ? Quand je suspecte un complot, ai-je les moyens de m’engager, c’est à dire de me saisir du problème entièrement, sans compter sur personne ? Quand on compte sur d’autres, et en particulier sur le nombre qui ferait la différence, on n’est pas engagé. On participe. On dort dans la volonté, on espère que la masse fera le travail… On ameute des gens, car on croit que le nombre fera la différence ! On poste des articles sur le net, en espérant que des gens se réveillent.

Mais voyez-vous, quand Gandhi a voulu faire quelque chose pour l’Inde, il ne s’est pas penché sur les complots des Rothschild et sur les éminences grises rodant autour du roi d’Angleterre. Il s’est éveillé dans sa volonté et il a décidé d’aller chercher du sel à la mer, alors que les Britanniques l’interdisaient aux Indiens. Il s’est mis en chemin sans attendre que d’autres le rejoignent. Il s’est donné une tâche qu’il pouvait entièrement accomplir. Et alors, parce qu’il était engagé dans sa volonté, d’autres l’ont suivi.

Quand de Gaulle s’en est allé prononcer son discours à la BBC le 18 juin 40, il ne s’est pas intéressé aux relations cachées du nazisme avec l’industrie américaine ou avec les grands mythes germaniques. Il est allé en Angleterre. Il a pris l’avion et est allé faire son discours. Bref, il a agi. Il a fait ce qui était dans sa sphère de responsabilité. Il n’a pas attendu que le peuple se soulève pour se mettre en chemin. Il était seul avec ce qu’il s’était donné d’accomplir. Et alors, parce qu’il était engagé dans sa volonté, d’autres l’ont suivi.

Connaissez-vous Louis Fouché de Réinfocovid ? Croyez-vous qu’il passe son temps à fouiller le dessous des cartes à la recherche de complots ? Il agit.

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