LA COMMUNAUTÉ SELON L’ESPRIT
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Au sujet de la Saluto, Démarche Saluto, Droit et société
- Date 3 juin 2022
La communauté selon l’esprit
Selon la nature, nous sommes le produit d’un milieu, d’une biologie, d’une hérédité, etc.
C’est ce que l’on étudie à la faculté de médecine : l’homme selon la nature, soumis aux lois de la nature.
De ce point de vue, chacun de nos actes est déterminé par des lois naturelles. Chacun de nos actes n’est qu’une réaction à une antériorité. Bref, selon la nature, nous sommes prévisibles, car nous ne faisons que réagir à toutes sortes de stimuli. Ce sont ces stimuli qu’étudient par exemple les neurosciences et les sciences comportementales. Elles considèrent ce qui chez nous réagit à une antériorité (notre biologie, notre génétique, notre histoire familiale, notre culture…) Selon la nature, il y aura toujours une raison pouvant expliquer ce que nous faisons.
Nous sommes de ce point de vue une mécanique biologique et sociale. Cela fait de nous des êtres de nécessité, prévisibles et dépendants; tant et si bien dépendant que tout peut devenir contrainte.
À cet égard, la collectivité représente elle aussi une contrainte potentielle. D’ailleurs, la période que nous venons de traverser a été pour bon nombre d’entre nous l’occasion de réaliser combien est forte la pression sociale lorsque l’on ne fait pas ou que l’on ne pense pas comme tout le monde. En effet, selon la nature, comme nous ne sommes pas fondés en nous-même, chacun ne peut faire que comme tout le monde. Chacun réagit au “qu’en dira-t-on” ou à la peur de perdre une amitié, etc.
Chacun est déterminé par un collectif d’où semble émaner une volonté commune…
Mais en réalité personne ne peut vouloir la même chose de la même façon que quiconque. Lorsqu’un collectif se fonde dans une volonté que l’on voudrait commune, cela ne peut engendrer que de la frustrations et des conflits…
En réalité, nous sommes tous uniques. En tant qu’être uniques nous ne pouvons pas vouloir la même chose de la même façon que notre voisin.
Ce que j’entends ici par “vouloir” n’est pas l’expression du désir commun que l’on peut toujours formuler, mais la manière dont nous sommes engagés dans notre volonté. Si un collectif peut rassembler autour d’un projet commun des gens intéressés à un même sujet, la manière dont chacun abordera la question sera forcément unique et irremplaçable.
Lorsque l’on découvre ce qui en nous est capable de ne pas réagir, mais d’agir, lorsque l’on découvre la part de nous qui n’attend aucun prérequis pour éprouver du courage, de la confiance (quel genre de courage ou de confiance serait-ce s’il fallait que le contexte les favorisent…), alors on découvre ce qui en nous n’est pas issu des lois naturelles mais des lois de l’esprit. C’est à cet cet endroit que nous sommes tous uniques.
Il n’y a que dans les collectivités où l’on ne perçoit pas les êtres au-delà des lois naturelles dont ils sont le produit, qu’on peut les croire remplaçables. “Personne n’est irremplaçable” dira-t-on alors tout fier de tant de modestie… Mais c’est un leurre. Personne n’est remplaçable du point de vue de l’esprit.
Ainsi, il est essentiel de bien remarquer que la façon que nous avons de nous engager dans notre volonté, ne peut être qu’unique. Il ne peut pas y avoir de volonté commune…
Mais alors, comment fonder une communauté ?
Là où nous pouvons nous retrouver, c’est dans notre quête de vérité. L’objectivation de la vérité n’est pas une affaire personnelle. La vérité est indépendante du point de vue qu’on en a. Là où le sujet n’est pas “ce que chacun pense de ce qui devrait être” mais “ce qui est, tel que c’est”, l’objectivation de la vérité permet de vivre une pleine communion.
Bien-sûr, lorsque cette communion au sujet de ce qui est vrai est prise à la légère, on s’efforcera de développer un sentiment commun d’appartenance ou une volonté commune, mais ce ne sera alors pas une communion de l’esprit mais de l’ordre naturel selon lequel les êtres en présence ne pourront pas être libres.
Pour établir une réelle communauté où chacun puisse être libre, il n’y a pas d’autre voie que de renforcer la faculté de pensée afin qu’elle devienne un organe de perception de l’objectivité dans les phénomènes du monde (Pietro Archiati).
C’est exactement ce que se donne de permettre la formation Saluto :
un moyen d’accéder à une perception de l’objectivité dans les phénomènes du monde.
Imaginons que des enseignants, par exemple, puissent s’entendre dans la constatation de ce qui est objectivement en jeu avec un élève, ou avec leur école, ils connaitraient alors la plus grande joie de la communauté. Celle qui se trouve dans l’objectivité qui se présente à tous, telle qu’elle est.
À partir de là, chacun pourrait exercer librement sa volonté. Tous le feraient différemment les uns des autres, mais en cohérence avec ce qui est. Ils formeraient ensemble une communauté, non selon la nature, mais selon l’esprit.
En vous souhaitant une belle fête de Pentecôte.
Guillaume Lemonde
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2 Commentaires
C’est complexe. C’est très bien expliqué, très philosophique. C’est révolutionnaire.
Les possibilités que ça ouvre!… ça me fait pleurer.
Merci.
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