JUNG : CE QUE NOUS APPRENNENT LES FAITS DÉSAGRÉABLES
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Démarche Saluto, Psychologie (Saluto Psychologie), Temporalité
- Date 1 février 2022
” Ceux qui n’apprennent rien des faits désagréables de leur vie, forcent la conscience cosmique à les reproduire autant de fois que nécessaire, pour apprendre ce qu’enseigne le drame de ce qui est arrivé. Ce que tu nies te soumet, ce que tu acceptes te transforme. “
Cette citation serait de C.G. Jung. Je n’en connais pas la référence.
Note de lecture : que s’agit-il d’apprendre ? Pourquoi ce que l’on n’accepte pas se représente-t-il ?
Il est possible de comprendre ce qui s’est produit dans notre vie en remontant le fil du temps. En cherchant les causes à la racine de l’épreuve, on veut apprendre ce qui est nécessaire pour qu’elle ne se reproduise plus.
On explore les circonstances extérieures et intérieures qui ont conduit aux faits désagréables que nous avons rencontrés. Pour les faits extérieurs, la physique, la logique nous serons d’un certain recours. Pour les faits intérieurs, on laisse remonter des souvenirs, des idées qui par association peut-être nous conduisent à faire des liens avec des épreuves similaires. Bref, on explore un passé plus ou moins lointain.
On se comporte comme le comédien qui lors d’une improvisation essaie de comprendre pourquoi sa représentation est perturbée par un fait désagréable. Le partenaire de jeu est-il à la hauteur ? Le décor est-il le problème ? Les accessoires ? La lumière ? etc. On va chercher du côté de l’accessoiriste, du côté de l’éclairagiste…
Bref, les faits désagréables peuvent s’expliquer depuis le passé. Toutes sortes de circonstances ont conspirés à ce que se mettent en place des faits désagréables. Mais que peut-on apprendre de tout cela ?
Est-ce que si l’on parvenait à ne pas reproduire les faits désagréables rencontrés, l’acteur aurait la garantie de « réussir » son improvisation ? Le décor est-il garant du jeu de l’acteur ? Certes, le décor participe au confort de l’acteur, mais permet-il son talent ?
Comme dit, le décor du théâtre de notre vie peut s’expliquer depuis le passé. D’ailleurs on ne se prive pas d’aller chercher dans le passé ce qui permettrait d’apprendre ce qu’enseigne le drame de ce qui est arrivé. Certains vont même jusqu’à remonter à la petite enfance, voire aux histoires de famille…
Mais si le décor se met en place, c’est aussi parce qu’un acteur va venir y jouer.
L’acteur est à venir. Il va venir.
Il est la raison dans l’avenir pour laquelle le décor se met en place.
Ainsi, il est possible de dire que l’acteur est la raison dans l’avenir des faits qu’il va rencontrer.
Ces faits seront pour lui agréables ou désagréable selon qu’il pourra improviser avec eux ou non.
Vu depuis l’avenir, le talent que l’acteur est appelé à découvrir est lui-même à l’origine de ce que les faits qu’ils rencontre sont désagréables ou non.
De quel nature est ce talent ?
Ce peut être celui d’être intérieurement stable,
celui d’avoir une vue d’ensemble sans focaliser sur une petite partie du réel,
celui d’avancer pas à pas, sans se projeter dans un résultat,
celui de rester ouvert à ce qui se présente.
Ce talent, l’acteur le rend présent dans les circonstances désagréables (puisqu’elles sont désagréables justement parce qu’un talent est appelé à devenir présent); circonstances qu’il lui devient alors possible de traverser.
En somme, c’est parce que nous avons un talent à rendre présent, que des faits désagréables se présentent. Ces faits sont l’ombre projetés d’un talent encore à venir. C’est pourquoi ils se représentent à tout moment.
Sur la scène de notre vie, nous apprenons à improviser avec ce qui est, plutôt que d’espérer que les faits désagréables que nous rencontrons aient pu être différents.
Tant que tu refuses les faits désagréables que tu vis, tu te soumets à eux. En les acceptant, tu es en train de rendre présent un talent qui était encore à venir.
Guillaume Lemonde
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