“LE BONHEUR DE DEMAIN N’EXISTE PAS”
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Démarche Saluto, Temporalité
- Date 18 janvier 2022
« Et chaque individu croit qu’il sera heureux demain, s’il est plus riche, plus considéré, plus aimé, s’il change de partenaire sexuel, de voiture, de cravate ou de soutien-gorge. Chacun, chacune attend de l’avenir des conditions meilleures, qui lui permettront, enfin, d’atteindre le bonheur. Cette conviction, cette attente, ou le combat que l’homme mène pour un bonheur futur, l’empêchent d’être heureux aujourd’hui. Le bonheur de demain n’existe pas. Le bonheur, c’est tout de suite ou jamais. Ce n’est pas organiser, enrichir, dorer, capitonner la vie, mais savoir la goûter à tout instant. C’est la joie de vivre, quelles que soient l’organisation et les circonstances. C’est la joie de boire l’univers par tous ses sens, de goûter, sentir, entendre, le soleil et la pluie, le vent et le sang, l’air dans les poumons, le sein dans la main, l’outil dans le poing, dans l’œil le ciel et la marguerite. »
René Barjavel, Si j’étais Dieu
Note de lecture : Peut-être faudrait-il ne pas parler ici de bonheur. Le bonheur étant opposé au malheur, il lui succède ou bien le précède et ne peut pas être au présent de ce que raconte Barjavel. Ceci dit, je pinaille sur un mot. Barjavel, en nous rendant attentif au bonheur qui est maintenant et qui n’est pas à attendre pour demain, nous parle justement de la joie que l’on découvre alors.
Lorsqu’on est présent, on se trouve avec tout le passé et tout l’avenir en même temps. Ainsi, au présent tout le bonheur et tout le malheur qui lui succède s’y trouvent. Alors si on parvenait à se tenir avec tout le bonheur espéré en même temps qu’avec tout le malheur redouté, sans préférer l’un à l’autre, sans vouloir que l’un vienne compenser l’autre, on se retrouverait bien présent, tout à cette “joie de boire l’univers par tous ses sens, de goûter, sentir, entendre, le soleil et la pluie, le vent et le sang, l’air dans les poumons, le sein dans la main, l’outil dans le poing, dans l’œil le ciel et la marguerite.” Merci Monsieur Barjavel.
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