L’ESPOIR EST UNE MÉMOIRE QUI DÉSIRE
L’espoir est une mémoire qui désire – Balzac
Au présent, la tête se calme. Nous cessons de réfléchir à ce qui s’est passé et à ce qui pourrait arriver. Nous nous souvenons de ce qui s’est passé, mais nous arrêtons de réfléchir à ce sujet. Nous arrêtons d’essayer de comprendre les causes et de supposer les conséquences. Nous nous ouvrons à ce qui est, à ce qui nous entoure maintenant. Les sens s’éveillent. Le souvenir des derniers jours ou des dernières années ne nous encombre pas lorsque nous devenons attentifs au soleil qui caresse la peau ou la pluie qui ruisselle sur la tête, au panorama sonore, aux odeurs, à la lumière…
S’ouvrir à ce qui nous entoure, cela se fait grâce aux organes de sens. Nous retrouvons un lien avec le corps et par le corps un lien avec la Terre. Nous n’avons pas besoin d’espérer quoi que ce soit lorsque nous sommes au présent.
Mais lorsque nous oublions d’être présents, le passé prend trop de place. Plutôt que d’être témoins de notre mémoire, nous nous confondons avec elle. Nous croyons être ce dont nous nous souvenons. Nous nous revoyons souffrir et nous souffrons. Et nous désirons ne plus souffrir. Ce qui fait dire à Balzac : l’espoir est une mémoire qui désire.
En fait, l’espoir n’est pas à confondre avec la confiance. Il y a dans l’espoir l’enjeu passif d’une vie meilleure. Dans la confiance, une activité qui n’attend rien de spécifique et qui donc est ouverte à tous les possibles.
De plus, la passivité de l’espoir demande un effort énorme. Celui d’attendre. Alors que l’activité de la confiance ne coûte rien. Elle a la simplicité de la présence.
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Exercice :
Prenez le temps d’identifier ce qui vous donne de l’espoir, identifier ces choses sensés rendre votre vie meilleure si elles se réalisaient. Dans un premier temps, projetez-vous dans ce futur espéré et prenez le temps de sentir comment cet espoir résonne en vous. Ressentez le goût que cela a, lorsqu’on se dit que cette chose que l’on attend, est accomplie et réelle.
Prenez ensuite le temps de retourner dans le passé et de ressentir l’inverse : cette chose qui me donne de l’espoir n’est pas. Elle n’existe pas. Prenez le temps de sentir comment cela résonne en vous. Ressentez le goût que cela a, lorsqu’on se dit que cette chose n’existe pas.
Alors, ayant bien senti les deux côtés, prenez le temps de vous souvenir des deux expériences en même temps. Tenez-vous entre les deux. Devenez témoin des deux en même temps. Ne réfléchissez pas à ce sujet : ressentez simplement les deux expériences en même temps.
Vous allez faire l’expérience du présent. Au présent, on fait l’expérience que tout est en ordre. On découvre dans l’activité que demande cet exercice, notre propre activité qui s’éveille. Et cet éveil est paisible. Il n’attend rien. Il est.
Guillaume Lemonde