Teilhard de Chardin : “DES ÊTRES SPIRITUELS VIVANTS UNE EXPÉRIENCE HUMAINE”
« Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle, nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine. »
Pierre Teilhard de Chardin (1881 – 1955)
À dire vrai, ne serions-nous pas les deux en même temps ? Des êtres humains qui vivent une expérience spirituelle en ces moments de présence tellement particuliers ; et tout à la fois des êtres spirituels qui aspirent à s’éveiller au coeur de l’expérience humaine ?
- L’être spirituel s’appelle le JE SUIS. Il est au présent.
- L’expérience humaine est celle d’un JE SUIS qui apprend à être au présent et qui souvent laisse sa place à la personne que nous croyons être mais qui jamais n’est au présent.
La personne que nous croyons être explique son existence à partir de ce qui l’a précédée. Elle explique ses actes à partir d’une antériorité. Elle n’est pas fondée en elle-même mais en une antériorité responsable à ses yeux de ses malheurs et de ses bonheurs. Elle a de la nostalgie, des regrets et elle projette tout cela vers un après plein d’espoirs ou de fatalisme. Elle ne parvient pas à être ailleurs qu’avant ou après.
Le JE SUIS, quant à lui, est tout à la fois avant et après. Il est dans l’intervalle qui s’ouvre entre ce qui était et sera. Il se tient entre les sentiments les plus opposés et ne s’identifie à aucun d’eux. Il se tient entre le début et la fin de toute chose et ne s’identifie à aucun d’eux non plus.
Il est au présent et avant et après tout ce qui est.
Autant la personne que nous croyons être est insérée dans le temps chronologique (elle accumule du temps, de l’expérience, des années. Elle accorde de l’importance aux quantités – quantité d’amour reçu ou donné, quantité d’argent, de gloire ou de tristesse), autant le JE SUIS est éternel (il vit la qualité du monde, pleine, entière, absolue, incomparable).
Guillaume Lemonde
1 commentaire
Merci, cher Guillaume, d’exprimer si bien ce qui est pour moi devenu avec le temps évidence. Le serviteur qui porte mon nom fête ces jours-ci ses 84 ans et je lui suis reconnaissant d’accompagner ce chemin d’incarnation.