CELUI-LÀ SEUL CONNAÎT L’AMOUR QUI AIME SANS ESPOIR
Celui-là seul connaît l’amour qui aime sans espoir – Friedrich Schiller
L’espoir fait vivre, dit-on… Non seulement il ne fait pas vivre, mais il nous éloigne du réel. Quand on espère que les choses s’arrangent, c’est que ces choses nous font souffrir, et si on souffre de ces choses, c’est parce qu’on refuse qu’elles soient. Or, on les refuse car nous les voyons à travers le filtre de nos enjeux personnels : nous ne les voyons pas pour ce qu’elles sont, mais pour ce que nous croyons qu’elles représentent pour nous. Bref, c’est notre refus du réel qui nous fait souffrir et espérer une autre réalité.
C’est pourquoi ce qui fait souffrir est irréel. C’est notre incapacité à sortir de nos représentations mentales qui nous fait souffrir.
Que dire alors d’un amour qui fait souffrir, si ce n’est qu’il est irréel lui aussi ? On aime à travers le filtre de nos enjeux personnels, non pas ce qui est, mais ce que l’on voudrait qui soit.
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Exercice :
Prenez le temps d’identifier ce qui vous donne de l’espoir, identifier ces choses sensés rendre votre vie meilleure si elles se réalisaient. Dans un premier temps, projetez-vous dans ce futur espéré et prenez le temps de sentir comment cet espoir résonne en vous. Ressentez le goût que cela a, lorsqu’on se dit que cette chose que l’on attend, est accomplie et réelle.
Prenez ensuite le temps de retourner dans le passé et de ressentir l’inverse : cette chose qui me donne de l’espoir n’est pas. Elle n’existe pas. Prenez le temps de sentir comment cela résonne en vous. Ressentez le goût que cela a, lorsqu’on se dit que cette chose n’existe pas.
Alors, ayant bien senti les deux côtés, prenez le temps de vous souvenir des deux expériences en même temps. Tenez-vous entre les deux. Devenez témoin des deux en même temps. Ne réfléchissez pas à ce sujet : ressentez simplement les deux expériences en même temps.
Vous allez faire l’expérience du présent. Au présent, on fait l’expérience que tout est en ordre. On découvre dans l’activité que demande cet exercice, notre propre activité qui s’éveille. Et cet éveil est paisible. Il n’attend rien. Il est.
Guillaume Lemonde