IMMUNITÉ COLLECTIVE : LA FIN JUSTIFIE-T-ELLE LES MOYENS ?
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Actualité, Articles, Démarche Saluto, Droit et société
- Date 14 janvier 2022
IMMUNITÉ COLLECTIVE : LA FIN JUSTIFIE-T-ELLE LES MOYENS ?
Depuis quelque temps, on nous parle d’immunité collective. De quoi s’agit-il ? Et comment parvient-on à dire qu’il faudrait que plus de 80% de la population soit immunisée pour que l’épidémie cesse ?
Comment calcule-t-on ce pourcentage ?
Ce pourcentage de population immunisée correspond à celui pour lequel un sujet infecté ne pourrait transmettre le pathogène qu’à moins d’une personne en moyenne. Cela conduirait mécaniquement l’épidémie à l’extinction, puisque le pathogène rencontrerait trop de sujets protégés (que ce soit suite à une infection naturelle ou suite à une vaccination).
Le niveau nécessaire pour atteindre une immunité collective dépend du nombre moyen d’individus immunologiquement naïfs qu’un sujet va infecter après contact. Ce nombre est nommé R0. Plus ce taux de reproduction de base est élevé, plus le pourcentage de sujets immunisés doit être élevé.
Par exemple, le R0 de la grippe saisonnière est 2. Cela signifie qu’en moyenne un malade de la grippe est susceptible d’infecter deux personnes non-immunisées ;
Pour le Sars-cov-2 historique (printemps 2020), l’institut Pasteur indique que le R0 est 3. Il est plus élevé pour les variants anglais (B.1.1.7) ou indien (B.1.617.2). Il serait de 4 ou 5; sans doute encore plus pour le variant Omicron.
Pour la rougeole, c’est 12 à 20.
« Le pourcentage de sujets immunisés nécessaire pour obtenir l’immunité collective est calculé comme suit :
- Immunité collective = 1 – 1/R0
Par conséquent, le calcul permet d’obtenir les résultats suivants :
- 50 % pour la grippe,
- 80% pour Covid-19 avec les nouveaux variants,
- 90 à 95 % pour la rougeole »
Dixit le site de l’Institut Pasteur. Ce calcul connu des épidémiologistes n’empêche pas certains gouvernements d’aspirer à 100% d’immunité vaccinale pour leur population, tout en oubliant au passage deux ou trois détails. L’un d’eux et non des moindre est qu’à la différence d’une immunité naturelle, les vaccins actuels, avec les variants actuels, n’empêchent pas la circulation du virus : une personne vaccinée peut être contagieuse. De plus, l’épidémie que nous vivons est une zoonose. Une zoonose est une épidémie qui peut passer de l’humain à l’animal et réciproquement. Vous vous souviendrez qu’on nous a déjà parlé des pangolins et des chauves-souris. Mais comme les visons, les chats et les poulets sont également à compter au nombre des animaux pouvant héberger le virus, faut-il les vacciner tous ? Les supprimer ?
De toute façon, le variant actuel, certes très contagieux, est très peu létal. Il arrive comme un cadeau permettant une sortie de crise par immunisation naturelle de la population. Immunité autrement plus efficace que les stratégies lucratives des laboratoires pharmaceutiques. À ce stade si certains gouvernements ne changent pas leur logiciel et continuent de vouloir vacciner coûte que coûte, ce n’est assurément pas pour des raisons sanitaires. Conflits d’intérêts ?
Quoi qu’il en soit, cette situation dans laquelle des personnes perdent leur travail du fait de leur choix de ne pas accepter l’injection d’un produit encore expérimental, pose évidemment un problème éthique. Cela n’aura pas échappé à un part grandissante de la population.
Tandis que d’autres rétorqueront que, quand même, la fin justifie les moyens…
Ah bon ? La fin peut-elle justifier les moyens ?
Il y a, à l’endroit de notre nature humaine, une méconnaissance aux conséquences effroyables.
On a oublié, ou peut-être pas encore compris, qu’un être humain ne saurait être un moyen à travers lesquels une politique peut se réaliser, mais une fin en soi.
Bien sûr, pour percevoir un être humain comme une fin en soi, c’est-à-dire fondés en lui-même, et non comme moyen, nous avons à distinguer en lui les deux aspects :
– L’humain comme moyen. L’humain comme moyen, c’est ce qui en lui est le produit d’une antériorité.
Par exemple, ce qui peut s’expliquer d’après un patrimoine génétique, d’après un milieu social, d’après une histoire familiale… Cet aspect-là n’est pas fondé en soi-même. Cet aspect-là est ce qui répond mécaniquement à ce qui le détermine. Cet aspect-là est passif, soumis, confondu avec ce qui le fonde. À chaque fois que vous vous référer à vos origines, à votre statu vaccinal, à votre milieu social, à votre horoscope ou à toute autre chose sensé expliquer quoi que ce soit à votre sujet, vous n’êtes pas fondé en vous-même. Vous êtes le produit passif, neutre, anonyme, du passé. L’instrument du passé. C’est cet aspect-là qui est voué à se mettre au service d’un politique, d’une façon passive puisque non fondé en soi-même.
C’est cet aspect-là qui peut se fondre dans un collectif (puisque non fondé en soi) devant atteindre une certaine immunité de groupe.
Avoir comme objectif d’atteindre une immunité de groupe, c’est accepter d’être utilisé comme un moyen, c’est-à-dire d’être instrumentalisé. Un humain instrumentalisé, c’est un esclave qui n’a pas son mot à dire.
Ainsi, l’obligation vaccinale découle directement de notre
façon d’expliquer qui nous sommes à travers notre patrimoine génétique, notre milieu social et notre histoire familiale… Elle découle d’une vision matérialiste de l’humain.
Nous avons une responsabilité à cet endroit : comment nous définissons-nous ? Sommes-nous un produit ou sommes-nous fondé en nous-mêmes ?
– L’humain comme fin. L’humain comme fin, c’est ce qui en lui ne s’explique par rien du tout.
Si vous me permettez cette allégorie, ce n’est pas la peinture et le pinceau qui font l’artiste peintre. Si c’était le cas, on n’aurait pas à faire à un artiste mais à un barbouilleur. De même, ce n’est pas le décor qui fait l’acteur. On peut expliquer le décor, l’analyser, mais en définitive, le talent de l’acteur ne dépend en rien du matériel qui est là.
Ce qui dans le jeu de l’acteur est déterminé par le décor, est de même nature que ce qui pour nous est déterminé par une biologie, un milieu social, une origine familiale, etc. Ce qui n’est pas déterminé par le décor, mais parvient à jouer avec lui, c’est l’acteur qui se révèle.
Ainsi, une politique qui ne tient pas compte de l’unicité de chacun, est une politique de barbouilleurs qui ignore, dans le décor de la vie, les acteurs qui sont là.
Elle ne voit que des figurants, des accessoires, des moyens pour parvenir à une fin.
Elle ne voit que la contrainte que propose le décor et non pas ce qui en chacun de nous peut se mettre en lien avec cette contrainte pour la traverser. Elle ne voit pas la liberté autrement possible qu’en supprimant de ce qui dérange.
Lorsque le Président Macron a déclaré : “nous sommes en guerre contre le virus”, il était déjà clair qu’en voulant tout faire pour le supprimer, chaque Français devenait le moyen d’une politique. Il était clair que les décisions politiques qui allaient être prises ne seraient pas là pour eux, en tant que finalité de cette politique, mais pour une autre finalité dont chacun deviendrait le moyen.
Certes, du point de vue du décor, l’immunité collective est une approche absolument juste, mais du point de vue de l’acteur, elle est insuffisante :
Ce n’est pas quand 80 %, ni même 100% de la population sera immunisée que tout ira mieux. Ce qui permet d’aller bien dans une crise, ce n’est pas la suppression de ce qui a provoqué la crise, mais la découverte de ce qui permet de la traverser.
À cet endroit, les responsables politiques ont à encourager les concitoyens, non à leur faire peur. L’encouragement parle à chacun, tandis que la peur fait disparaitre les individus dans une foule anxieuse.
La question qu’il s’agit de se poser, c’est donc : comment se lier à ce qui est là ? Pour se poser cette question, il est nécessaire d’être fondé en soi-même, car chacun est renvoyé à sa présence à la chose. Si on ne l’est pas, on se demandera plutôt comment supprimer ce qui dérange quitte à supprimer celui qui ne pense pas comme soi.
Quand on est fondé en soi-même, on s’aperçoit que l’immunité collective, tel un décor immunitaire, doit être habitée, pénétrée de qui nous sommes. L’immunité, présence à nous-même dans notre biologie, si elle a vertu à devenir collective, ne peut advenir que par la présence que nous offrons à la collectivité, c’est-à-dire aux autres. Se mettre en lien avec les autres. Non pas les fuir. (Relisez le hussard sur le toit, de Giono !)
Là où la peur me pousse à reculer, rencontrer l’autre.
Là où mes jugements me poussent à rejeter ceux qui n’agissent pas comme moi, m’ouvrir à un point de vue différent. Ce qui nous est demandé, c’est d’être comme l’acteur qui se lie au décor, traversant ce qui se met en travers alors qu’il lui est demandé de se lancer.
L’immunité collective vient de la rencontre et non de la distance.
Elle vient de la confiance et non de la méfiance. Elle vient de l’engagement pour l’autre, pour celui qui ne va pas bien et qui a besoin d’aide et non du jugement confortable que l’on projette sur ceux qui ne font pas comme nous. Elle vient de la stabilité qui permet de préserver ce qui est précieux dans chaque rencontre, même si un éloignement se fait.
L’immunité collective n’existe pas autrement que par l’engagement de chacun, engagement libre pour ce qui est, car déterminé par rien.
Ainsi, toute politique œuvrant contre le libre engagement de chacun passe à côté de l’immunité collective.
Ce genre de politique, méconnaissant la nature humaine, par un retour de bâton, provoquera forcément de quoi aggraver la situation. Certains virologues ou épidémiologistes le disent. Plus on vaccine, plus on risque de déterminer de nouveaux variants recombinants. Mais cela n’est que l’expression extérieure du fait qu’en vaccinant de force, on ne s’adresse pas à ce qui en chacun est capable de traverser la crise. On entretient la crise.
Guillaume Lemonde
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1 commentaire
Bonjour Guillaume, merci pour votre article très intéressant. On a résisté à la vaccination et nous avons attendu toute la famille (5). On l’a finalement attrapé ce virus il y a une semaine. Aujourd’hui on va tous très bien, encore un léger rhume. On a reçu notre pass sanitaire pour un an de la confédération, enfin le droit à un peu de liberté. Je me suis occupé en créant un produit pour moi car je suis allergique aux guêpes. Maintenant je le propose aux autres via mon site que je viens de créer https://www.biocaresysteme.ch/