L’ESPOIR FAIT VIVRE ?
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Démarche Saluto, Exercices pratiques
- Date 4 mars 2023
L’espoir fait vivre !
L’espoir fait vivre ! proclame le dicton. Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre, reprend Dostoïevski. Pourtant, si vraiment l’espoir fait vivre, alors nous devons convenir que notre vie est sous tutelle ! Elle dépend de la patience que nous avons à attendre la réalisation de nos souhaits. Elle demande de faire cet effort-là. Et en définitive, nous la faisons dépendre de la réalisation de ces souhaits eux-mêmes. Nous la mettons en suspend, entre parenthèse, en attendant que ce que nous espérons se réalise.
Comme cette réalisation ne dépend pas de nous, nous attendons passivement. Comment pourrait-elle dépendre de nous ? Nous ne pouvons agir qu’au présent. Le futur est hors de portée. C’est pourquoi il y a dans l’espoir, un fatalisme qui ne dit pas son nom. Un désir nourri de fatalisme. Nous ne vivons pas, nous espérons vivre. Nous attendons de vivre. Nous rêvons à comment sera notre vie quand tout ira bien.
En nous accrochant à nos espoirs, nous vivons de l’attente de vivre… Cela n’a pas beaucoup de sens ! Mais il est vrai que renoncer aux espoirs est difficile. Cela nous confronte trop douloureusement à ce qui ne nous va pas et qui nous fait espérer mieux que nous croyons avoir. Et c’est ainsi que l’espoir nous tient. Il nous enferme dans une fiction plus agréable que la réalité. La prison de l’espoir est dorée.
Remarque :
L’espoir n’est pas à confondre avec la confiance. Il y a dans l’espoir l’enjeu passif d’une vie meilleure. Dans la confiance, une activité qui n’attend rien de spécifique et qui donc est ouverte à tous les possibles.
De plus, la passivité de l’espoir demande un effort énorme. Celui d’attendre. Alors que l’activité de la confiance ne coûte rien. Elle a la simplicité de la présence.
Exercice :
Prenez le temps d’identifier ce qui vous donne de l’espoir, identifier ces choses sensés rendre votre vie meilleure si elles se réalisaient. Dans un premier temps, projetez-vous dans ce futur espéré et prenez le temps de sentir comment cet espoir résonne en vous. Ressentez le goût que cela a, lorsqu’on se dit que cette chose que l’on attend, est accomplie et réelle.
Prenez ensuite le temps de retourner dans le passé et de ressentir l’inverse : cette chose qui me donne de l’espoir n’est pas. Elle n’existe pas. Prenez le temps de sentir comment cela résonne en vous. Ressentez le goût que cela a, lorsqu’on se dit que cette chose n’existe pas.
Alors, ayant bien senti les deux côtés, prenez le temps de vous souvenir des deux expériences en même temps. Tenez-vous entre les deux. Devenez témoin des deux en même temps. Ne réfléchissez pas à ce sujet : ressentez simplement les deux expériences en même temps.
Vous allez faire l’expérience du présent. Au présent, on fait l’expérience que tout est en ordre. On découvre dans l’activité que demande cet exercice, notre propre activité qui s’éveille. Et cet éveil est paisible. Il n’attend rien. Il est.
Bien à vous
Guillaume Lemonde
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3 Commentaires
Un ami me demande, suite à cet article : Que faire alors avec l’épître aux Corinthiens de St-Paul ?
” ces trois choses demeurent : la Foi, l’Espérance et l’Amour…”
Cette question me rappelle ce qu’un vieil ami prêtre me disait et que je partage ici :
La foi, l’amour et l’espérance se vivent au présent.
L’espérance n’est pas l’espoir qui lui est la projection d’un désir dans le futur. L’espérance est le nom liturgique de ce qu’il est possible d’appeler confiance : une activité qui n’attend rien de particulier, une ouverture à tous les possibles. Une ouverture telle que tous les possibles sont bons. La vie est bonne et “Que ta volonté soit faite”. L’espérance engage la volonté et non le désir.
L’anagramme de l’espérance, c’est la présence 🙂
L’espoir fait survivre en attente. La vie est un terrain de jeu, pas une salle d’attente !