L’ESPOIR EST LE DÉSIR, MAIS OUVERT À LA PEUR
- Posté par Guillaume Lemonde
- Catégories Articles, Démarche Saluto, Exercices pratiques
- Date 9 mai 2023
L’espoir est le désir, mais ouvert à la peur – Georges Bataille (L’au-delà du sérieux.)
L’espoir et la peur ont la même origine. Ils proviennent de l’impossibilité d’agir avec ce qui se donne maintenant. En refusant ce qui est donné, on s’en remet à plus tard. Or, il n’y a que maintenant que nous puissions agir ! Les espoirs qu’un hypothétique plus tard pourrait combler, sont inconsistants comme les trésors cachés au pied de l’arc-en-ciel. Ils reculent à mesure que l’on avance vers eux. On peut en rêver, mais on ne peut rien en faire. Ils ne sont pas réels.
La prison de l’espoir est dorée parce qu’elle est comme un rêve agréable. L’espoir nous enferme dans un rêve. Mais ce rêve, en se frottant à la réalité, nous fait souffrir et c’est finalement un cauchemar. Et c’est parce que nous refusons d’être au présent que nous faisons ce cauchemar.
En fait, l’espoir n’est pas à confondre avec la confiance. Il y a dans l’espoir l’enjeu passif d’une vie meilleure. Dans la confiance, une activité qui n’attend rien de spécifique et qui donc est ouverte à tous les possibles.
De plus, la passivité de l’espoir demande un effort énorme. Celui d’attendre. Alors que l’activité de la confiance ne coûte rien. Elle a la simplicité de la présence.
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Exercice :
Prenez le temps d’identifier ce qui vous donne de l’espoir, identifier ces choses sensés rendre votre vie meilleure si elles se réalisaient. Dans un premier temps, projetez-vous dans ce futur espéré et prenez le temps de sentir comment cet espoir résonne en vous. Ressentez le goût que cela a, lorsqu’on se dit que cette chose que l’on attend, est accomplie et réelle.
Prenez ensuite le temps de retourner dans le passé et de ressentir l’inverse : cette chose qui me donne de l’espoir n’est pas. Elle n’existe pas. Prenez le temps de sentir comment cela résonne en vous. Ressentez le goût que cela a, lorsqu’on se dit que cette chose n’existe pas.
Alors, ayant bien senti les deux côtés, prenez le temps de vous souvenir des deux expériences en même temps. Tenez-vous entre les deux. Devenez témoin des deux en même temps. Ne réfléchissez pas à ce sujet : ressentez simplement les deux expériences en même temps.
Vous allez faire l’expérience du présent. Au présent, on fait l’expérience que tout est en ordre. On découvre dans l’activité que demande cet exercice, notre propre activité qui s’éveille. Et cet éveil est paisible. Il n’attend rien. Il est.
Guillaume Lemonde
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